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TCC - Thérapie Comportementales et Cognitives - relaxation - et hypnothérapie Cabinet Orgadia Paris Jean Touati Hypnothérapeute

Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) et hypnose - complémentarités et limites :
Les méthodes de relaxation en TCC

Article de Jean Touati, hypnothérapeute

Juin 2010

Compte tenu des règles déontologiques de respect du secret professionnel et de réserve vis-à-vis des patients, les prénoms ainsi que certains éléments biographiques ont été modifiés.

Je présente deux méthodes de relaxation pratiquées en TCC : le contrôle de la respiration et la relaxation de Jacobson.

La démarche et les illustrations cliniques présentées dans ce texte sont issues d'une thérapie TCC de groupe suivie par des patientes souffrant de fibromyalgie (douleur chronique) au sein du CETD (Centre de Traitement et d'Evaluation de la Douleur) de l'hôpital Ambroise Paré à Boulogne.  

Je co-animais ce groupe thérapeutique aux côtés d'une psychologue clinicienne et d'un médecin psychothérapeute tous deux spécialisés en TCC. 

Je porte, ici, un regard croisé basé sur ma pratique d’hypnothérapeute.

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Le contrôle de la respiration

Il s’agit de ressentir sa respiration : d’inspirer, de faire une pause, d’expirer et à nouveau une pause. Pour certaines patientes « cela n’est pas évident. » La psychologue éteint la lumière et baisse les stores, puis avec une voix très douce sur un rythme régulier : « Prenez une position confortable. Faite cet exercice calmement sans vouloir trop bien faire. Posez les mains sur le ventre, fermez les yeux, portez votre attention sur le mouvement de la main, commencez à prendre conscience de l’inspiration... » La psychologue lit un texte de François Boureau (1991). La démarche dure une dizaine de minutes. Elle propose ensuite de revenir sur leurs sensations et sur la manière d’utiliser la respiration lors des crises douloureuses. Elle recommande de le faire à la maison, dans le noir, allonger avant d’aller se coucher puis ensuite dans d’autres lieux. La patiente, Caroline, dit qu’allonger pour elle c’est la panique, elle se sent étouffer.

Je fais remarquer que la démarche de relaxation d’après le texte de François Boureau — je l’ai faite en même temps que les patients — et totalement centrée sur un discours kinesthésique et est très directe. Il manque, selon moi, de balayer d’autres sens, notamment de recourir à davantage d’imagerie, dans une approche plus métaphorique. Certaines patientes le ressentent également : « J’avais du mal à rentrer dans la relaxation, sauf quand vous avez parlé de l’image, surtout à la fin avec le soleil. »

Ce type de démarche sur la respiration est beaucoup utilisé en hypnothérapie mais de manière plus créative, plus libre, en adaptant le discours au patient. Je donne un exemple pour le mouvement respiratoire : au lieu de dire directement : « votre poitrine... » l’on peut dire : « Comme un bateau flottant sur la houle qui monte et qui descend au rythme de votre respiration... » La psychologue argumente que comme les patientes sont focalisées sur leurs sensations physiques (leurs douleurs), il est bon que la démarche soit centrée sur le corps. Elle ajoute : « Ils ont un côté résistant ; ils ne sont pas capables d’imaginer, en se raccrochant à quelque chose de physique c’est accessible à tous, on parle juste du corps, il y a moins de peurs et on leur apporte une technique ce qui augmente le sentiment d’efficacité personnelle. »

 

La relaxation de Jacobson 

Les patients sont accompagnés par un discours les amenant à se détendre. En général allongés, les yeux fermés (ici en séance collective assis), la psychologue les invite à contracter puis relâcher successivement tous les muscles tout en portant leur attention sur leurs sensations musculaires. Elle finit par l’évocation d’un endroit agréable (la plage). Là aussi la psychologue lit un texte de François Boureau (1991). La démarche dure une demi-heure.

La démarche de Jacobson rejette, dans ses principes théoriques, toute idée de suggestion, d'hypnose ou théories psychanalytiques, en se fixant à un niveau purement physiologique. Cependant le lien entre le corps et l’esprit s’exprime parfois spontanément : lors de cette séance la psychologue était un peu surprise des spasmes et des lévitations spontanées. Je lui expliquerai qu’elle fait une induction hypnotique (sans le savoir) et que ce sont des signes que l’on observe en transe hypnotique. De même il me semble illusoire de vouloir s’affranchir de toutes suggestions. Je pense qu'au contraire cette démarche de relaxation, en tant qu’acte symbolique, tout comme l’hypnose, donne au patient le sentiment de « faire quelque chose » et peut être utilisée pour la suggestion positive que le patient peut y associer. Je fais en cela référence à ce que peuvent exprimer les patientes à propos des entretiens individuels que leur propose la psychologue : « Vous voulez dire qu’on peut prendre rendez-vous avec vous par la suite, mais on ne fait rien dans un rendez-vous ! (rire de la psychologue et du thérapeute) C’est vrai ! ».

Sara : « J’étais bien, ma douleur ça va. Ça va, mais... pendant que vous parliez ça me faisait du bien et au fond ça me tirait comme tout, il y avait quelque chose qui était là tout le temps, j’essayais d’y échapper à chaque fois. »

La psychologue lui dira qu’il ne faut pas faire attention et rester sur le ressenti physique.

Le travail en hypnothérapie liera étroitement le somatique et le psychique par exemple dans une approche symbolique j’aurai bien enchaîné par : « C’est quoi cette chose qui vous tire ? Par où cela vous tire ? Qu’elle forme ? Qu’elle couleur ça a ?... », ou plus spécifiquement sur la douleur : « Vous pouvez observer cette douleur, elle a peut-être une couleur, une forme, peut-être c’est comme un picotement, comme de la chaleur ... vous pouvez peut-être changer juste une lettre pour laisser venir « la douceur » ...? Je note aussi que l’on peut les toucher davantage, en leur parlant « à elle », en utilisant leur prénom. Le thérapeute intègrera ces réflexions par la suite.

Les bienfaits de la relaxation restent assez mitigés, lors du bilan :

Christine : « J’ai super bien accrochée sur la première partie, la relaxation ça m’a énormément aidé maintenant, je prends le train et le métro.»

Caroline : « Par exemple la relaxation, je ne vois pas du tout de différence par rapport à il y a six mois, la relaxation finit par me saouler, peut-être que j’attends trop, trop vite. »

Hypnose et Hypnotherapie Paris

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Jean Touati
Hypnothérapeute

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